• Dimanche 25.11.12 Notre cigogne a enfin trouvé un compagnon de route pour le retour

    Deux petites heures de route avant d’arriver à destination. Le temps n’est pas trop mauvais au départ mais plus les kilomètres défilent plus il change, les nuages envahissent le ciel et la pluie se met à tomber. Dans cette région australe avec le vent en plus, le froid est très vite glacial. Les paysages aussi changent, après les grandes prairies à perte de vue, le Sud du pays est montagneux. Passage du col Garibaldi 450m,  et on pénètre dans les derniers massifs de la cordillère des Andes, dont la neige recouvre ses sommets. On s’étonne de voir autant d’arbre mort, il semblerait que le responsable soit le castor. Cet animal a été introduit pour développer le commerce de la fourrure. Un gros échec, mais depuis le castor ayant aucun prédateur ici y prolifère. Il est responsable d’un déséquilibre important sur l’écosystème et provoque d’énormes dégâts. Une forte émotion nous gagne en arrivant aux portes d’Ushuaïa, le bout du monde …….. le bout de notre rêve. Quelle joie d’être arrivée à notre but, après 17400km  et à travers vents et marées …non, non là JE M’EGARE ,  je mélange avec le cap Horn qui se trouve à quelques miles d’ici. Mais quand même, notre aventure prend tout son sens, surtout lorsqu’on voit les navires en partance pour l’Antarctique, on se dit ….ben on est bien loin de chez nous J avec une larme au coin de l’œil . HOURA !!! On a réussi, on y EST !!!!! Tant de mal nous a été dit de cet endroit, qu’il ne valait pas la peine d’y aller, rien à voir etc … finalement on est bien surpris de trouver une petite ville sympa posée entre les montages et le canal Beagle. C’est clair, la masse touristique qui arrive chaque année, a bien changer cette destination de l’extrême. Avec ces nombreux magasins de sport on se croirait dans une station de ski. Faut dire que pour occuper tout ce monde, la ville propose de nombreuses activités ; randonnées, ski, kayak, sortie en mer ….  Le soleil apparait faiblement, mais la température est supportable … à pied. Une fois l’émotion passée et une bonne douche chaude, on file visiter le musée maritime. Installé dans les locaux de l’ancien bagne, il est finalement l’intérêt premier de la visite. La vie pénitentiaire y est très bien décrite, on imagine les conditions terribles de détentions. Des détenus « célèbres » y ont séjournés et surtout les prisonniers politiques durant la dictature argentine. Pour fêter cette journée, une grosse parilla accompagnée d’un vin argentin Mmmhhh !!!!!

     


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  • Vendredi 24 / Samedi 25.11.12 

    A nouveau en décalée sur le blog, trois jours de retard. Mais sachant la dureté du voyage ces derniers jours, on sera bien pardonné ;-) Faut dire que la Terre de Feu se mérite. 

     Vendredi :

     On a ressortie l’équipement grand froid pour continuer notre route vers le Sud. La neige est tombée dans la nuit et à recouvert les collines d’un léger manteau blanc, un avant goût de l’hiver alsacien qui nous attend chez nous ;-) On envisage de rejoindre Punta Arenas dans la soirée, mais le froid et le vent nous font revoir notre itinéraire. La route est bonne mais les conditions difficiles, ça caille, nos mains son gelées, toujours ce vent violent qui nous pénètre et ce malgré nos multicouches. On décide de laisser tomber Punta Arenas et rejoindre rapidement Ushuaïa pour remonter vers le Nord au plus vite. Après 250km on cherche un hôtel, et surtout une douche bouillante (et c’est là qu’on repense aux sources d’eaux chaudes)  pour la nuit avant de passer la frontière chilienne. Nous sommes à la porte de Terre de Feu, mais cette région est chilienne au nord et argentine au sud. Il nous faut donc passer deux fois la frontière dans la journée ; migration, douane et contrôle sanitaire pour sortir d’Argentine, rentrer au Chili et inversement 150km plus loin. Ce qui nécessite beaucoup de temps. Aucune photo de faite  dans la journée, dans ces conditions pas envie d’ôter les gants et le casque pour des pauses, trop froid, en plus il faut jouer l’équilibriste pour maintenir la moto.

     Samedi :

     Il doit faire 5°C quand on démarre, et toujours le vent ;-) mais faut avancer pour rejoindre Rio Grande avant la nuit. Le passage de douane nous prend une heure, par chance ils ont rassemblés les deux postes. Le plus pénible est de devoir se « déballer », impossible de rester habiller ainsi dans la file d’attente, et ensuite remettre les couches correctement afin qu’aucun courant d’air ne pénètre. Quelques kilomètres plus loin, on prend le bac pour traverser le détroit de Magellan, ouahh !! ça fait un drôle d’effet de ce trouver sur cet étroit passage maritime, d’habitude c’est dans les récits qu’on lit son nom. Moi, qui pensais me réchauffer à l’intérieur du navire, impossible de laisser nos motos sans surveillance, les vagues nous obligent à les tenir fermement, et en prime on a le doit d’être arrosé par l’océan. Heureusement que la traversée est rapide, une demi-heure après on arrive en Tierra del Fuego, et on attaque une centaine de kilomètres de piste avant de rejoindre à nouveau la frontière. C’est partis, on prend les même et on recommence, vent violent et ripio….. et les guanacos qui nous passent devant le nez. Cent pour cent de concentration, surtout lors des croisements avec les camions dont les chauffeurs nous saluent tous d’un signe de main. Deuxième passage de douane pour la journée, ici c’est relaxe, la douanière nous offre des gâteaux du temps de l’enregistrement, pendant que ses collègues louchent sur le match de foot à la TV. Ici une beauté sauvage et magique s’offre à nous. Dans un premier temps nous traversons de grandes plaines où des troupeaux de moutons paissent. De très belles estancias entourées d’hectares de prairies balayées en continues par le vent. On arrive à Rio Grande au bord de l’Atlantique, à  l’entrée de la ville une énorme truite nous accueille pour nous signaler que nous sommes dans la capitale de la pêche à la mouche. Des touristes du monde entier arrivent ici pour pêcher la truite dans les nombreux rios, sites unique au monde parait-il. On y fait une étape avant de rejoindre Ushuaïa demain encore 200km pour arriver au bout de cette route 3. Même si le jour semble ne pas vouloir tomber, la fatigue se fait ressentir. Ici, en cette saison le soleil se lève à 5h pour se coucher à 22h, dix-sept heures de clartés.

     


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  • Jeudi 22.11.12 

    Une pause bien méritée après la journée Route 40 précédente. Nous ne pouvions être à El Calafate sans une visite au Perito Moreno, Le Glacier. La météo n’est pas trop mauvaise étant donné l’endroit où l’on se trouve, c’est-à-dire nuageux, venteux et un peu froid, le genre de temps qu’il doit y avoir en Alsace actuellement. On accède au PN « los glaciares »  par une route asphaltée sur 80km, en longeant le Lago Argentino.  Quelques kilomètres avant la zone de départ de visite, on aperçoit le colossal Glaciar Moreno. Les motos restent au parking et nous rejoignons les plates formes avec une navette. Beaucoup de touristes des quatre coins de la planète, on entend souvent parler français mais jamais on se fera aborder par eux, par contre des italiens et des latinos ayant vu les motos immatriculées « France » au parking, viennent nous interpeller. On reste plus de 2h à observer le Perito sous toutes ces facettes, c’est fascinant de l’entendre ainsi bouger, craquer. Un spectacle pour les yeux et pour les oreillers, surtout lorsqu’on a la chance d’être présent quand un bloc de glace se détache et éclate au contact de l’eau. C’est un des rares glaciers dans le monde à ne pas reculer, et parcours jusqu’à 2m d’avancée par jour. Durant ce voyage on en aura vu des merveilles en Amérique du Sud, mais le Perito Moreno nous a vraiment surpris. On était loin d’imaginer pouvoir approcher ce géant d’aussi près, l’observer vivre et sentir sa puissance. On revient en ville dans l’après-midi pour manger une parilla, dont les argentins ont le secret. Un mexicain, très intéressé par nos motos nous aborde pour connaitre notre aventure. Echange d’adresses emails, car il recherche une moto comme la mienne pour remonter de Buenos Aires vers le Guatemala, lieu où il réside. Depuis le début du voyage, j’avais dans la tête de laisser ma machine ici si je trouve un acheteur. Il nous laisse finir de manger, en nous promettant de me faire une offre. On se retrouve quelques instants plus tard dans une pâtisserie, alors qu’on cherchait un bon café expresso. Il y est installé avec sa compagne, et nous invite à les rejoindre afin de partager leur gâteau. Finalement, il a vécu 25ans en Allemagne où il a rencontré son amie originaire de ….. Weil am Rhein J incroyable !!! Ils sont installés au Guatemala où elle enseigne dans une école allemande. On passe la fin d’après-midi en leur compagnie, et avant de nous quitter il ne résiste pas à monter sur ma moto. Affaire à suivre …..

     


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  • Mercredi 21.11.12

    Galère la journée  vraiment très difficile cette route . Il nous restait que 380km, dont 150 de piste pour rejoindre El Calafate, mais nous sommes partis vers 9h afin d’avoir un peu de marge en cas de problème. Au départ, on croise l’équipe BMW qui nous emmène dans la bonne direction, pas la peine de compter sur le GPS ici. Aujourd’hui nous avons tout, mauvaise piste et vent très violent . Je vais essayer de décrire le tableau. Pour ce qui est du vent, c’est en continu un vent latéral à faire coucher la moto. On nous avait mis en garde, mais je ne pouvais imaginer qu’une moto pouvait être renversée de cette façon. D’ailleurs on doit tous rouler à « 45° » de position, c’est-à-dire faire pencher la moto avec notre corps et tenir ainsi sur une piste qui est déjà super technique en elle-même. La route est faite de grosses pierres et galets qui roulent, ce qui nous déstabilise. Le principe est de trouver un tracé fait par les pneus de voiture, et essayer d’y rester. Sinon, entre ces traces, c’est du sable bien mou dans lequel la roue avant aime se plonger. Pour compliquer le tout, de fortes bourrasques nous mettent la moto en travers, et il faut une force énorme pour la remettre dans sa trajectoire. A plusieurs moment je me suis retrouvée limite hors de la piste, à retenir la machine pour pas qu'elle se couche et utiliser toute ma force pour la remettre dans la trace. La solidarité motard fonctionne, les accompagnateurs BMW nous guettent toujours du coin de l’œil et nous demandent régulièrement si tout va bien. D’ailleurs on croise l’un deux en train de réparer une nouvelle crevaison. Avec tout ce monde, on se sent moins seul sur cette route, contrairement à ce qui nous a été dit. Et pour couronner le tout, surgissent à tout moment les guanacos, effrayés par notre arrivée, ils déboulent et traversent devant nos roues. S’ajoute à la difficulté, une tempête de sable qui nous aveugle durant de longues minutes, impressionnant de rouler sans visibilité et d’entendre les grains de sables claquer sur la visière. Dans ces conditions, les kilomètres paraissent sans fin, et le vent de plus en plus fort nous refroidit jusqu’aux os. Heureusement que la faune et la flore embellissent un peu le paysage, peu de photo pour illustrer cette journée mais elle c’est sûr qu’elle restera gravée dans nos mémoires. D’autant, que à l’allure où les travaux avancent, nous devons être dans les derniers à faire cette route mythique, non-asphaltée. Gros soulagement d’arriver sans problèmes et dans un bon timing à destination. Douches chaudes, soupes et dodo, ..... mais pas peu fière d'être passée sans tomber !!!

     


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  • Mardi 20.11.12 

    On a de la chance pour les passages de douane, ils nous embêtent pas trop avec les fouilles. Quant on entend les histoires de frontière des autres motards ;  vider et contrôle de tous les sacs, jeter les marchandises interdites etc…, on s’en sort bien et rapidement (pour l’instant) alors qu’on passe avec des sandwichs, des jus de fruits, et d’autres victuailles interdites. Ouais mais faut dire que nous on a l'expérience des frontières, de ce côté on sait y faire en tant qu'alsacien   !!! A midi on est déjà  sur la route 40, près à rejoindre Bajo Caracoles où on fera les pleins et y planter la tente pour passer la nuit. Les premiers 80km sont asphaltés ouf, ensuite la route est coupée avec des gros tas de sable et une déviation est marquée sur la piste à côté. On voit du monde circuler sur la route mais également d’autres voitures sur la piste. Quoi faire ?? c’est sûr on est bien tenté de traverser pour rejoindre l’asphalte, mais est-ce que c’est un bon choix ? Jusqu’où ça va ?  Au bout de 1km, on retrouve nos autrichiens en Transalp, en train de réparer le pneu arrière crevé. On s’arrête pour leur offrir notre aide. Très vite deux cyclistes niçois qui font la route 40 du Nord au Sud à vélo, nous rejoignent. Tous ensembles, on analyse la situation : soit la piste en gravillon ou le beau ruban de bitume interdit. Un gars du coin arrive en voiture et nous informe qu’on peut l’emprunter sans soucis, elle est toute neuve mais pas encore ouverte à la circulation. Super ! c’est toujours ça en moins de piste. Et finalement, on arrive rapidement dans l’après-midi à destination. Trois – quatre maisons, un camping et surtout de l’essence pour compléter les réservoirs ainsi que nos bidons de réserve. La pompe est très vite l’endroit de rendez-vous des routards. On y rejoint nos autrichiens, et un couple d’allemand en Africa twin (et oui encore et toujours, c’est un peuple de voyageur). Ils remontent depuis Ushuaia, et nous donnent les nouvelles fraiches concernant cette itinéraire ; points essence, hébergements et conditions de circulation. En fait la route est en travaux et en attente d’être bitumée sur toute sa longueur, du coup il y a pas mal d’endroit qu’on peut déjà emprunter mais à d’autres moments faudra ressortir pour continuer sur la piste. Il est 16h, le soleil se couche tard, on prend la décision de continuer les 240km pour rejoindre le prochain village, Gobernador Gregores. Arrive un groupe de béhèmiste en GS, 12 motos, un 4x4 logistique et une bonne quinzaine de personnes. OUAHHH !! le pompiste est en plein stress J Cette rencontre prend des aires de rassemblement motard, chacun y va de ses commentaires, questions, infos etc … En fait c’est BMW moto Argentine qui fait une sortie « Route 40 Sud /Ushuaïa ». On discute un moment, mais comme tout le monde prend la même route, on se retrouvera……….nous faut qu’on file, reste 3h à 4h de route. Bon, pour la première journée, on s’en sort bien ; le vent était supportable, et la route mieux qu’on le pensait, du coup on a bien avancé sur nos prévisions. A 20h on arrive, mais le vent devient très fort, difficile de planter la tente dans ces conditions, on fait le choix d’une maisonnette en bois à peine plus grande qu’une tente mais où l’on dormira mieux, car finalement le vent soufflera très fort toute la nuit.

     


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