• Mardi 18.09.12  

    Ross est un hôte sympa, son hostal une forme d’auberge de jeunesse pour les kiwis qui viennent faire du surf dans les magnifiques vagues qu’on trouve ici. Il parle un mélange d’anglais neo-zelandais et de chilien, difficile de le comprendre. Avec l’aide d’un plan et de photos il nous indique une autre route pour sortir de la ville afin de voir des Géoglyphes précolombiens tracés sur les collines stériles. C’est le jour de la fête nationale, la ville est calme. On croise des cavaliers venus des villages aux alentours en costume traditionnel ; pancho et chapeau noir à large bord et aussi des cavaliers en uniformes, des fanfares. Je pense qu’ils se dirigent vers la place pour les défilées. On trouve enfin la route indiquée, mais le GPS n’est pas d’accord, il nous demande de faire demi tour. Nous on continu le long de la vallée, des tomates, du maïs, des serres, des oliviers, avocats, fleurs etc…  très vert, c’est les jardins d’Arica, voir du nord chilien. Je comprends mieux les magnifiques fruits et légumes qu’on a vu la veille au marché, des montagnes de citrons, d’oranges, de bananes, des piments …. Jaune, rouge, vert. La route commence à monter très rapidement sur les collines de sable, subitement la piste et toujours le GPS qui nous dit de retourner. Malgré qu’un panneau indique Putre à 100km, après 15km on décide de jouer la carte de la prudence et faire demi tour. Surtout qu’on ne peut pas se permettre de gaspiller notre essence, les réserves doivent nous suffire jusqu’à Oruro en Bolivie. Donc soyons sage, on retourne à Arica, on refait les pleins et on suit les indications du GPS. On bifurque à l’Est juste avant la frontière péruvienne, et à partir de là on monte, on monte. D’abord idem, une vallée fertile ensuite les paysages deviennent à nouveau désertiques, arides. Nos seuls compagnons de routes sont les gros camions boliviens qui transportent l’essence et autres marchandises d’un pays à l’autre. La route est longue et difficile pour eux, d’ailleurs on voit de nombreux accidents. Faut dire qu’ici on trouve une vraie route de col, escarpée et sinueuse avec de nombreuses épingles, un régal pour les motards. Sur une distance de 100km on passe d’une altitude 0 à 4000m, ça aide à imaginer la pente abrupte. Les paysages sont grandioses, on travers des gorges, à défaut de tunnel la route  creusée dans la montagne, et au loin le volcan Parinacota enneigé nous regarde arriver du haut de ses 6350m. Et encore une épave de camion, des chauffeurs déchargent la cargaison. Les camions en mauvaises états, et la fatigue des conducteurs doivent certainement être la cause de ces accidents. Vers 17h nous arrivons à Putre, lieu ou on va loger avant les passages de douanes demain. Le village est niché au pied du volcan, des cultures en terrasses donnent un charme particulier à ce lieu. Après une bonne douche, nous profitons du soleil, en bossant sur l’itinéraire et le blog. A cette latitude nous gagnons une bonne heure de soleil depuis les côtes atlantiques. A nouveau le souffle est court, et l’essoufflement arrive rapidement après un léger effort. Pas de connexion, ni internet, ni portable, coupé du monde pour une nuit, mais j’écris tout de même le journal car à chaud les émotions sont encore bien présentes dans nos têtes.

     


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  • Lundi 17.09.12

    Premier chose à faire en ce levant, trouver un hébergement à Putre pour mardi soir. Pendant que Guy prend le p’tit dej, je vais voir le gars de la réception avec ma petite liste d’hostal afin de lui demander s’il pouvait téléphoner de notre part pour connaitre la disponibilité des hôtels. Dès le 1er appel bizarrement, il y a des chambres de libres. Super, on pourra se poser avant le passage de la frontière. Entre Arica et Oruro il n’y a pas de pompes essence. On récupère un bidon de 4l chez un mécano afin d’avoir assez de réserve. On prend la route direction Arica, a la sortie de la ville, contrôle de police. Après la curiosité des policiers à notre égard passé, ils nous demandent juste ou l’on va et hop d’un signe on repart. En fait bien souvent les autorités nous arrêtent simplement par curiosité, ensuite vu la complexité de nos documents, ils abandonnent rapidement.  Une montée vertigineuse sur le plateau d’Atacama, et on reprend le tracé tout droit vers le nord. On passe devant les villes fantômes d’Humberstone et Santa Laura, villes minières à l’époque du boom des nitrates. Des traitements dégradants que les mineurs devaient subir, découlent les grands mouvements grévistes de protestation au Chili en 1907. Ces citées ont été abandonnées avec l’arrêt des mines dans les années 40, et sont devenus des musées grandeur nature. Il faut absolument qu’on s’y arrête au retour du Pérou dans quelques semaines.  Cette journée sera notre traversé du désert. En effet durant toute la journée nous serons dans les dunes, les montagnes, le désert d’Atacama, du sable, du sable sans fin. De temps en temps une descente vertigineuse pour traverser un canyon et remonter la montagne en face. Incroyable, on part de la base une montée à 20% tout droite jusqu’au sommet, ensuite de l’autre côté la descente. Un escalator géant, sans virages ni lacets. Partout des drapeaux chiliens, devant les maisons, sur les voitures, tous les commerces sont décorés pour la fête de l’indépendance. Ces longs kilomètres appel à la réflexion sur ce pays et sur sa population qu’on a beaucoup de mal à cerner. Ce pays sort d’une très longue dictature avec Pinochet, ainsi qu’avec les Andes d’un côté et l’océan de l’autre il est coupé des autres pays, une bande terre sur plus de 4300km de long. Un pays extrême, comme peut l’être les régions d’Alaska, la Tasmanie et autres pays du bout du monde. Malgré la superficie, ce lieu m’inquiète un peu. Dommage que je ne métrise pas assez bien l’espagnole, dommage qu’ils ne sont pas toujours très patients pour parler doucement, dommage qu’on ne puisse pas plus communiquer afin de mieux les connaitre. Je refuse de rester sur ma première impression, je réfléchie aux raisons de ce comportement un peu insulaire. On aura l’occasion après le Pérou de passer plus de temps sur ces terres, j’espère modifier mon préjugé. Les argentins sont curieux et engageaient très rapidement les conversations, ici c’est quelques regards intéressés de loin mais toujours avec une certaine distance.

     


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    Un arrêt rapide au niveau de la fameuse mine de cuivre aux proportions monstrueuses de Chuquicamata pour essayer de voir son profond trou, de 900m de profondeur. Mais ici, ça bosse ; d’énormes camions circulent sur des terrils aussi  grands que les montagnes, des routes d’accès qui se croisent et se recroisent. On a juste le temps d’un arrêt rapide au « parking des monstres » pour une photo, de loin … (le site est interdit aux visites libres). On complète en essence et on reprend la route, pas question de trainer, on doit être à Iquique le soir même. Depuis San Pedro de Atacama, une route droite sans charme traverse cette étendu désertique jusqu’à Tocopilla, de chaque côté une grosse ligne électrique nous marque le chemin sur 130km. Au même moment que la descente commence, fini le soleil, le ciel est voilé et on rentre dans une sorte de brume. En fait nous arrivons sur la côte du pacifique. Après Tocopilla, qui est une ville minière comme tant d’autres ici, nous empruntons la route du littoral qui monte sur Iquique. A droite la précordillère, à gauche l’océan, au milieu la chaussée qui semble traverser une immense plage de sable. Une pause casse-croute au bord de route, infecte et antipathique le resto. On trouve des toilettes mais ; sans portes, sans papier, et sans eau L ça nous change de la propreté argentine. Le long de la côte quelques baraques de pêcheurs, qui ressemblent à des villages, et toujours la route, soit posée sur le sable, soit qui grimpe sur les falaises. Après 340km, mon voyant d’essence s’allume. Ouf on a prévu le coup, Guy a fait le plein de tous ses réservoirs, plus un bidon de 7l en réserve. On nous a prévenu, au Chili vaut mieux prévoir, les villes sont souvent éloignée et aucune station service en dehors. On arrive à Iquique vers 17h30. Bloqué entre la chaîne côtière et l’océan, la ville est une grande station balnéaire, de grandes plages de sable et de belles vagues pour les surfeurs. Le 18 septembre est la fête de l’indépendance, jour férié et pont du week-end. Les chiliens voyagent dans leur pays dès qu’ils en ont l’occasion. Heureusement que nous réservons les hébergements à l’avance car trouver un hôtel se complique. On commence à prospecter pour la nuit de mardi à Putre, dur, dur, les mieux classés dans le guide sont déjà complets. Il nous faut absolument un hébergement avant de passer la frontière bolivienne, d’abord à cause de la distance entre Arica et Oruro 500km, donné à +8h de route et aussi à cause des formalités de douane, on ne sait pas le temps que ça prendra. Au bout de 2h de recherche on abandonne, on ferme l’ordi et on va diner. Un chouette resto en bord de mer, on en profite pour manger du poisson et des fruits de mer. Pisco en apéro, boisson national à base d’eau de vie (40°C bien souvent), et chacun un verre de vin chilien en mangeant. Après le repas, la tête nous tourne, il est grand temps d’aller se coucher. Et c’est bien la première fois que je dors sans ouvrir mon bouquin.

     


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  • Mardi 11.09.12 > Dimanche 16.09.12

    San Pedro de Atacama est un oasis planté au pied des volcans, dont le Licancabur 5916m d’altitude. Un paysage façonné dans des coulées de laves vieilles de plusieurs million d’années. Une des destinations les plus en vogue au Chili, du coup le (grand) village souffre des ces touristes, des chiliens mais aussi beaucoup d’étrangers dont de nombreux français. Ca nous fait bizarre d’entendre et de pouvoir à nouveau parler notre langue, autrement qu’entre nous deux. Comme tout désert l’endroit est très aride et la population peu sympathique. Quel contraste avec l’Argentine, des visages fermés et peu souriants,  des prix très élevés, de nombreuses boutiques, hôtels et agences pour les excursions, en bref un lieu peu avenant. Les Atacameños fiers de leur racine collaborent difficilement avec les changements imposés par le gouvernement, ils revendiquent leur origine et tiennent les rennes de l’économie qui découle du tourisme. L’arrivée massive de ces touristes à rompu la tranquillité de la région, et le peuple Atacameño doit faire face au problème majeur ici : l’Eau ; nombreux hôtels avec piscine, et une grosse consommation durant les périodes estivales.

     

    Nous avons pu visiter de nombreux sites avec les motos  durant la semaine : la Valle de la Luna, les Lagunas, le Salar de Atacama, Valle de la Muerte. Pour la visite des Geysers d’El Tatio nous avons pris une agence car le départ se fait à 4h afin de profiter du lever de soleil sur le volcan à 4300m d’altitude, et le bain dans les sources chaudes volcanique. Jusqu’à l’arrivée des premiers rayons de soleil, il fait très froid. Les températures sont élevées, +33°C dans la journée et ça chute à 8 / 10°C dans la nuit dans le village, mais sur les hauteurs c’est -10°C. Sur les pistes nous avons percé le radiateur de ma moto. Pour la réparation, Guy a assuré comme un chef ; un peu de fibre à l’extérieur et grâce au mécano du coin, on a trouvé de la poudre d’aluminium qui colmate les radiateurs, pour l’intérieur. L’eau de la batterie s’est évaporée, avec la forte chaleur qui fait ici c’est presque normal. Guy a remis tout cela en ordre pendant que je mets le blog à jour. Et oui, ici c’est chacun son boulot le soir, lui les motos et les bagages et moi les réservations, le blog et les photos & vidéo.

     

    Dimanche nous reprenons la route pour Iquique et Arica. Afin de pouvoir traverser le PN Lauca. Nous avons modifié un peu notre itinéraire pour rentrer en Bolivie, car en tombant je me suis un peu blessé à une côte. Le temps que ça se remette j’évite de faire de la piste à cause des secousses.

     

    Voilà pour les quelques nouvelles de la semaine !!!

     


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  • Lundi 10.09.12

     Pas génial la nuit à 3600m , le manque d’oxygène réveil. P’dej rapide, chargement des motos et on démarre. La dakar a Guy a pris froid, malgré la couverture la nuit a été trop fraiche pour elle. Il faut pousser, un employé de l’hostal nous aide. A cette altitude l’effort est dur, on manque d’air. Après plusieurs essais, et de nombreuses insultes, enfin le moteur tourne.  Va falloir lui trouver une couverture plus chaude, plus épaisse avant la Bolivie. Brrr !! Malgré le soleil, il fait froid. Après 100 km on passe le poste frontière argentin, tampons et enregistrement de sortie. On reprend rapidement la route pour le col qui fait frontière à 4300m, séance photo, on repart. Les paysages changent, les volcans enneigés se mélangent avec le désert. A certain endroit des langues de sable recouvrent la route. Le vent se lève, froid et fort, a cette altitude la puissance des machines diminue. Une belle route serpente à une altitude de 4500 – 4850m entre les dunes et les lagunes aux couleurs variées. Quelques névés sur le sable semblent presque irréels. Subitement la route descend à pic, un dénivelé de 2250m sur 70km en ligne presque droite, quelques rares courbes, l’impression de descendre un immense toboggan. Au bout, un oasis SAN PEDRO DE ATACAMA. On bifurque à droite pour le passage à l’immigration, la douane et contrôle sanitaire. Très vite le ton est donné, fouille complète du véhicule devant nous. Déjà on imagine devoir démonter tous nos sacs et valises. Bureau 1 = tampons sur les passeports, OK – Bureau 2 = douane ; enregistrement de nos machines et déclaration douanière OK – Bureau 3 = contrôle sanitaire, là une dame surprise que je conduis l’une des motos, me félicite et me demande gentiment d’ouvrir les valises. Très relaxe, façon rangers américains, elle jette un coup d’œil rapide dans les bagages. Vient ensuite le tour a Guy, en voyant la difficulté d’une fouille, elle demande juste ce qu’il y a dans les caisses et dans le sac. OUF !! Génial, elle nous souhaite la bienvenue au Chili et nous fait signe de passer. Super, le tout en moins d’une heure.

    Ici le sable est partout, le centre est piéton et une réglementation stricte. Discrètement on se retrouve dans la rue piétonne, avec les gens qui nous font signe que c’est interdit. On arrive sur la place, du monde partout, un moment d’inattention et hop, la roue avant glisse dans un tas de sable. Epuisée de la route je n’ai plus la force de retenir la moto, c’est la gamelle en face du poste de Police. La jambe coincée sous la machine, c’est un gentil policier qui vient à mon aide pour me dégager. Ca va   pas trop de mal, et surtout pas de gros dégâts à la moto, juste une valise un peu abimée. Entrée fracassante dans le pays. On trouve rapidement notre lieu d’hébergement, la rose d’Atacama, une auberge tenue par Marie et Aurélien. Du coup, c’est le lieu de rassemblement des français  qui sont de passage dans la région. Aurélien très sympa, nous donne les bons tuyaux pour visiter la région, les endroits accessibles à moto et ceux qui doivent être fait avec des agences. Il y a tant de choses à voir ici, qu’il va falloir se mettre des priorités et nous faire un programme précis pour les 6 jours qu’on y restera.

    1ère nuit au Chili !

     


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